Partis hier matin du bivouac de Merzouga, les Trophistes ont rallié Marrakech ce vendredi, au terme de l’étape-marathon qui clôturait cette 26e édition du 4L Trophy. Une ultime aventure de piste inoubliable et une dernière nuit en autonomie, pour mettre un point final à la compétition. Sous l’arche d’arrivée du circuit international automobile Moulay El Hassan, la fierté d’avoir réussi se mêlait à d’intenses émotions.
En ce dernier jour de 4L Trophy, les participants ont profité d’un dernier réveil dans désert, certains après une nuit un peu courte, d’autres bien reposés. Dans le camp des sages, Pauline et Clémence (équipage 742), en pleine forme après une soirée calme, avaient déjà hâte de retrouver leur famille à Marrakech. Baptiste et Matthieu (équipage 1724) avaient quant à eux passé une bonne partie de la nuit à la belle étoile, et le reste sous la tente. Ils ont décollé à l’aube, en mode peinards, personne ne les attendant à Marrakech.
Retour sur les anecdotes les plus croustillantes de l’aventure…
Le marathon, c’est une magnifique spéciale à travers les pistes du grand Sud et c’est la magie des paysages. C’est aussi cette nuit libre en bivouac et les interminables plateaux roulants… Ces 48 heures de liberté totale matérialisent la dimension d’aventure et d’évasion du 4L Trophy. Pour les mieux classés, la pression est maximale. Tout peut se jouer à un embranchement de piste raté. On avance à son rythme et on finit de remplir la boîte à souvenirs.
Des récits du jour, on retiendra le parcours épique de Thomas et Maxime (équipage 1708), qui ont commencé à collectionner les anecdotes croustillantes dès avant Biarritz. Ils racontent… « On a explosé la radiateur avant d’arriver au Village-Départ, et on est tombés sur des gars super dans une casse, qui nous ont tout réparé gratuitement ! On est donc repartis avec un radiateur presque neuf… Ensuite, on a sorti deux fois les amortisseurs arrières pendant le rallye, le droit et le gauche, pour faire dans la symétrie. On a aussi eu du carbu encrassé, normal quoi… mais pas de grosse casse, donc c’est quand même cool, que des trucs rigolos qui se réglaient facilement. » Détail cocasse, ils ont également perdu deux fois la ligne d’échappement, difficile à remettre en place sans graisse. Mais comme le 4L Trophy, c’est aussi le temple de l’improvisation, ils ont utilisé du lubrifiant Durex (ça, ils en avaient…), « nikel, hyper efficace pour remettre papa dans maman, bon à savoir pour les Trophistes l’an prochain ! » 🙂
Toujours côté anecdotes, Zoé et Nina (équipage 94) se souviennent avoir fait fort sur la boucle boucle 2, en cassant leur coffre… Au bout 3 kilomètres, elles réalisaient qu’en bon petits Poucets, elles avaient disséminé tous leurs effets personnels sur la piste. Heureusement, la solidarité légendaire du 4L Trophy a opéré et le soir-même, elles récupéraient leurs sacs de vêtements, leurs trousses de toilette, leur tente de douche, et leur table de camping, ramassés au fur et à mesure par les binômes suivants !
La magie du bivouac en autonomie
Parmi leurs meilleurs souvenirs, tous retiendront le bivouac choisi pour la nuit ou vécu comme un bel imprévu avec de nouveaux voisins, connus par le plus beau des hasards. A ce stade, l’entraide est devenue un réflexe, qu’on se connaisse ou pas, on vit donc des moments et une soirée exceptionnels autour d’un cassoulet partagé (c’est un classique du marathon, ne nous demandez pas pourquoi !). Pour certains, c’est grosse fiesta en groupe, pour d’autres, c’est refaire le monde en petit comité avec un point commun à tous : le feu de camp. Ce qui s’y passe ensuite, ça reste pour eux et c’est précieux… A l’heure où tout se partage en simultané sur les réseau sociaux, il est de bon ton de préserver cette bulle désertique.
Marrakech, les voilà !
La bulle a quand même éclaté sous l’arche d’arrivée à Marrakech après une ascension du col Tichka inoubliable… la neige, le blizzard, ils ont eu la totale, et à l’arrivée, beaucoup de choses à raconter à leurs proches. Solène et Emma (équipage 1636) étaient sacrément fières d’exhiber leurs médailles, « Yes, on l’a fait ! C’était éprouvant, on a vécu une journée difficile mais tout le reste, c’était pépite ! » Idem pour Thelma et Camille (équipage 1288), ravis de retrouver le soleil à Marrakech : « on a bien roulé, on n’a mis que 10 heures, en partant à 8:00 ce matin, donc normal, c’était trop bien, bravo à l’orga, si c’était à refaire, on le referait ! » Antoine et Antoine (équipage 839) en ont pris plein les yeux sur cette dernière étape, « tous les changements de climats, de paysages, la neige, la pluie, et pour finir un grand soleil ! »
Ils viennent d’écrire une page peu commune de leur histoire. De celles qui vous transforment et vous donnent l’envie de croire un peu plus en vous. Pour tous ces équipages, l’aventure n’a pas commencé il y a une semaine, mais il y a des mois, le temps de trouver des sponsors et une 4L en état. Ils ont appris à monter un projet, à surmonter les obstacles qui se présentaient à eux, à se projeter dans un défi un peu fou. Et ils ont bien faits. Sous l’arche du circuit automobile, longuement applaudis par les familles, sponsors et amis venus les accueillir, les Trophistes peinaient encore à y croire, c’était la fin de l’aventure, célébrée à grands coups de formules dithyrambiques : “c’était incroyable !“, “on n’oubliera jamais…“, “on a des étoiles dans les yeux, c’était magique“, “Le 4L ne se raconte pas, il se vit »… Voilà pour le petit florilège des plus récurrentes.
Côté compétition, le classement était déjà joué depuis l’arrivée de la spéciale à Tazarine et le provisoire général est d’ores-et-déjà disponible… Il sera confirmé demain après l’étude des éventuelles réclamations avant d’être fêté comme il se doit !