Enfin réunis sur le sol marocain après des premiers jours éprouvants sur la route et sous le vent, les équipages dorment à Boulajoul ce dimanche, sur un bivouac impressionnant face aux reliefs du Moyen-Atlas. Ils ont vécu une journée riche en découvertes, en rencontres et en prises de conscience.
La direction du jour ? Boulajoul ! Comment ? En suivant le roadbook sans trop se prendre le chou ! Profitez-en chers Trophistes, pour l’instant, une erreur de bifurcation n’a d’autre conséquence que d’allonger un peu la route. Mais à partir de demain, le rallye-raid basculera dans la compétition. Une erreur d’interprétation, une tendance à suivre comme un mouton ou la flemme de prendre un cap, et ce sera le gadin assuré au classement… Pour certains, ce n’est pas un souci, ils ne sont pas là pour la gagne (attention, ça peut venir…) ; pour les autres, ils ne pensaient pas encore à la compétition, tous excités de toucher en fin du doigt les paysages typiques et les premiers grands espaces désertiques.
C’est ce que réserve cette descente vers Boulajoul, superbe spot de bivouac installé sur les plateaux du Moyen-Atlas. Pour y parvenir, les Trophistes ont eu droit a un défilé de cartes postales.
Plongée dans le bain marocain
Cette étape fait toujours du bien car elle fait suite à de longues liaisons routières fatigantes. Elle fait figure de récompense et propose notamment un passage montagneux à 1600 mètres d’altitude, des traces de neige plutôt surprenantes quand on vise le Sahara, et un Maroc trop méconnu. Cette plongée vers le Sud du pays dévoile en effet des vues sur l’Atlas, des villes et des villages aux noms évocateurs, Boufakrane, Midelt, Ifrane, Timahdite… On s’y rebooste avec un bon tajine ou un couscous tant attendu, attablé à une terrasse entre copains.
On est aussi confronté au mode de vie de la population locale qui tranche radicalement avec celui de jeunes Européens. C’est ce qui a marqué le duo de l’équipage 181, en particulier Rocco qui se sent déjà un peu chamboulé par les enfants qu’il a croisés. « On se plaint souvent, alors qu’on a tout… C’est impactant de voir ça, je vais rentrer avec un état d’esprit différent. » Cette prise de conscience prendra tout son sens demain, quand ils déchargeront leurs dons au profit de l’association Enfants du désert. Ils sont beaucoup là pour ça.
Pour en finir avec les paysages du jour, les passages en altitude ont ouvert la voie à des panoramas à perte de vue, et à des rencontres surprenantes dans la forêt de cèdres. Comme chaque année, les singes attendaient impatiemment les Trophistes qui ont improvisé des aires de pique-nique en leur charmante compagnie. D’autres équipages ont préféré les bords d’une rivière à proximité d’adorables ânes. Sur le thème « arche de Noé », Emmanuelle et Madeleine résument leur journée : « Ici, on a envie d’adopter un chien partout, ou un âne ! » Voilà qui leur a fait presque oublier que leurs freins ne fonctionnaient plus très bien… Du coup, elles roulaient au pas et ont pu profiter du paysage. Demain, à coup sûr, elles parleront dromadaires. 😉
Fous ta cagoule !
Après tout ça, les Trophistes se sont tous retrouvés à Boulajoul pour le premier bivouac en commun sur le sol marocain. De quoi confirmer la belle énergie de la journée, a fortiori avec la toile de fond plutôt sympa formée par les majestueux sommets du Moyen-Atlas, loin de la civilisation. Côté météo, ce bivouac mythique a tenu ses promesses et l’un des slogans récurrents du 4L Trophy est revenu dans toutes les bouches. De quoi parle-t-on ? De la température plutôt frisquette (ça pèle graaaave…) qui fait la réputation du spot. C’est pourquoi est née, il y a quelques années, cette expression entrée dans la légende du raid : « A Boulajoul, fous ta cagoule ! ». Voilà pour la rime. En vrai, c’était plutôt des bonnets, mais ils n’y ont pas manqué… 🙂
Demain, en piste !
Demain, ce sera l’ouverture officielle de la compétition mais aussi l’un des grands temps fort du raid, à savoir la cérémonie de remise des dons à l’association Enfants du désert, au cours de laquelle les équipages déchargent les fournitures acheminées depuis chez eux. En attendant, place aux plats chauds de Brahim, intendant en chef du bivouac, histoire de reprendre des forces pour la suite de l’aventure. Merzouga, le grand Sud, les dunes et surtout la piste… ils s’y voient déjà !